Les conditions de conservation dans l'église sont déterminantes dans la progression des altérations : le vitrail, au contact de l'air froid à l'extérieur et chaud à l'intérieur, est lessivé par des eaux de condensation qui ruissellent sur la face interne des vitraux. Ces eaux emportent mécaniquement les peintures tout en favorisant le développement des microorganismes (lichens ou algues) - 3e facteur d'altération - sur la face interne des vierres. Les peintures semblent alors comme rongées sous l'action de ces microorganismes, notamment dans les zones où ceux-ci se sont concentrés.

.

 

 

Une cause principale d'altération du vitrail est l'effacement des peintures, visible tout particulièrement sur les vitraux du XIXe siècle. Il s'agit parfois d'un début d'altération : le dessin présente quelques lacunes là où les particules de peinture sont tombées, sans que cela nuise à la lisibilité de l'ensemble. Mais d'autres verrières, souvent du côté nord des édifices, sont au stade ultime de l'altération : un effacement total des figures. Le vitrail a alors perdu, non seulement sa lisibilité esthétique, mais aussi son sens religieux, sa raison d'être dans l'église, sa fonction première.

Ces vitraux, parvenus au stade ultime d'altération, sont là pour nous rappeler que, sans intervention de notre part, c'est tout le patrimoine vitré du XIXe siècle qui est en perdition.

Photographie ci dessus : vitrail de Saint Christophe (xix e siècle) à l'église de Saint Christophe (16); en cours de pose protégé par une verrière de protection en vitrail incolore

 

PROTEGER LES VITRAUX DES CONDENSATIONS D'HUMIDITE.....

Pour assurer la pérennité de l'oeuvre et du traitement de restauration, il est désormais impératif de protéger les vitraux des condensations d'humidité qui ruissellent en permanence sur les verres, en stoppant du même coup la prolifération des microorganismes avides d'humidité

ci contre : Eglise de Fouqueure, vitrail de saint Dominique adorant la vierge à l'enfant (XIXe siècle) déjà très altéré.





...EN POSANT UNE VERRIERE DE PROTECTION

Une seule méthode permet d'obtenir de résultat : c'est la pose d'une verrière de protection à la place du vitrail, tandis que celui-ci est décalé de 3 cm vers l'intérieur de l'église en créant une ventilation tout autour du vitrail. Le point de contact entre air froid de l'extérieur et air chaud de l'intérieur se faisant désormais sur la verrière de protection, c'est sur celle-ci que s'écouleront les eaux de condensation.


ci contre : Eglise de Fouqueure, reflet dans une verrière de protection en verre sécurit.





Une verrière de protection protège également le vitrail des chocs mécaniques (grêle, projectiles ...), des agressions extérieures de type atmosphérique (chocs thermiques, condensation sur la face interne, pression du vent, ruissellement des eaux de pluie, pollution ...), des agressions de type organique (développement de micro-organismes ...) qui sont la première cause de l'encrassement et de l'altération des peintures.





Ci contre : Eglise de Pioussay (deux-Sèvres), une verrière de protection en verre sécurit, peu visible, et un container bleu bien plus présent.









Ci contre : Eglise de Marillac le Franc (Charente), une verrière de protection en vitrail incolore.